GALA STRIP

« Le titre de ce livre aurait dû s’écrire GALA’S TRIP.

Le TRIP, virée nomade dans les eaux de moins en moins troubles du SM, mais aussi une manière personnelle de prendre la vie et dans mon cas, le présent à bras le corps, ici et maintenant.

Mon TRIP repose sur un réel embelli d’imaginaire. La cérébralité dont je suis affligée suite à une enfance solitaire est une marâtre exigeante qui me possède, mais n’a pour ainsi dire presque jamais recours à l’anticipation d’une rencontre érotique si excitante soit-elle, aux projections mentales et aux fantasmes indispensables à la libido de la plupart des hommes masochistes, les dominants et dominés.

Elle se contente d’orienter l’interaction dans une direction susceptible d’accroître ou d’entretenir le désir mutuel. Elle met aussi le sexe à distance...
Un lecteur qui s’attendrait à des situations excitantes, vécues au premier degré, risquerait d’être déçu.

Mon TRIP prend la forme d'une relation BDSM avec un chanteur pop que je n’ai jamais réussi à soumettre, en dépit de la fréquence de mes visites dans la villa où il vivait reclus cette année-là.

Celui que j’appelle Chris Malle est un pervers polymorphe dans mon genre. J’ai dû me faire violence, et me forcer à l’anticipation afin de fournir à mon partenaire des éléments fantasmatiques qui répondaient à ses attentes.
Quant au STRIP, l’abréviation de strip-tease, il montre comment sont les soirées SM et fétiches dix ans après Les Soirées de Gala, suite à l’évolution de la clientèle.

La vulgarisation du BDSM a transformé l’ambiance. Le pousse-à-jouir tient le haut du pavé des clubs SM et/ou libertins devenus des lieux de commerce du fantasme.

Outre les dessous de mon histoire avec le chanteur, mon STRIP révèle mes relations concommittentes avec des filles ou des femmes bisexuelles, ces épisodes de ma vie privée que j’ai dû lui raconter.

En effet, les soumises ont en quelque sorte volé la vedette aux soumis, auxquels je tiens cependant à exprimer mon admiration. Il faut du courage pour se mettre à genoux devant une dominatrice, et même un certain idéalisme.

Et si j’accule souvent ces hommes à leur dernière extrémité, c’est qu’il me manque sans doute un dominateur auquel remettre les clefs du pouvoir.
Nous avons tous besoin d’un initiateur ou d’une initiatrice. »

Gala Fur